Graus de ‘Or
Pris de :
PANORAMA INTIME D’ UN SAINT SANCTUAIRE
- Dans les moments de grande détresse et dans la tragédie, il faut s’entr’aimer. Cela facilite la tâche à confronter, et ainsi on assure le succès devant les impondérables.
La traîtrise, c’est de la lâcheté déguisée en faux héroïsme. Que de méchanceté recèle l’âme humaine quand elle devient déchaînée ou soumise à des forces abominables qui ne sont pas du tout les siennes.
Un jour je cherchais un objet, mais il faisait déjà très noir, car la nuit était tombée. Dans mon désarroi, je me suis dit très tranquillement que le lendemain, avec le plein jour on ferait moins d’effort inutile. Une petite lucerne est alors venue m’éclairer. C’est bien peu une lucerne. Mais dans le besoin, même les plus infimes aides valent grandement.
J’avais comme grande compagne, il y a un certain temps, une gentille petite chienne. Mignonne je l’appelais. Elle était beaucoup plus intelligente que belle, et plus affectueuse et compréhensive que mignonne. Pendant la guerre à Cuba, elle m’a sauvé la vie en découvrant une bombe qui devait sûrement faire sauter notre maison. Je l’ai récompensée avec tout mon pouvoir de coeur et je l’ai emmenée avec moi quand je fus libéré. Elle a connu l’exil avec moi. Sera-ce cet exil mon dernier? Chi lo sa. Elle est morte de vieillesse, mais combien affectueuse et fidèle, et surtout si reconnaissante.
Comme c’est bon d’être celui qui se trouve à sa place là où on a besoin de lui.
Çà, alors, c’est bien dur de survivre quand on a un coeur qui flanche. Mais après trois infarctus on ne peut pas trop exiger d’ un coeur humain. Seulement à celui-là je le commande assez bien, et quand il s’arrête je lui commande de continuer à battre, à suivre son bon rythme. Qu’il fasse mal, et je lui dis: allons, à quoi bon m’embêter si de toute façon c’est moi qui doit commander. Et il continue à battre de son mieux, le pauvre. Jusqu’à quand? QUAND MEME il m’aide passablement bien.
Science will prove all the absurd so that mankind may be completely free from the brutal imperialism of absurdity.
Un tyran de l’Afrique Centrale vient de faire décapiter 200 Chefs de tribus qui s’étaient soudainement révoltés contre son autorité. 200 têtes qui roulent par terre par la simple volonté d’un gentil autodidacte qui se dit chrétien, civilisé et démocrate. Son pays est du reste membre des Nations Unies. C’est révoltant, écourtant à renier de l’humanité. En même temps on lit sur l’ Affaire Ben Barka, à Paris, où les choses ne paraissent pas beaucoup meilleures. Et on dit que l ‘humanité progresse.
Rien ne saurait aveugler les âmes petites, étroites ou chétives comme les fortes passions. C’est comme les grandes liqueurs ou les meilleurs parfums qui enivrent jusque ‘au dégoût.
Il y a des désirs de la chair qui coûtent bien cher. Mais comment connaître le vrai prix des choses tant qu’on ne sait pas ce dont il s’agit ? Le pire c’est que la coutume humaine – ou plutôt inhumaine – veut, établit qu’il soit payé un prix avant de prendre connaissance des choses. S’il s’ agit d’ expériences vitales, tout se complique à l’avance.
D’aucuns voudraient se réfugier dans le Saint Sanctuaire pour des motifs mondains, à cause de désillusions, etc., ou alors pour se donner un repos sensuel ou pour soulager leur conscience. Quelle stupidité humaine. A quoi bon fuir de ce que l’ on est? Comment se défaire de ce qui nous appartient par droit naturel ou spirituel?
Quelle folie que vouloir toujours renoncer à soi-même et se mettre dans les bras de quelque idole condescendante.
La Grande Fraternité ne doit constituer un refuge pour personne. Ce ne doit être qu’un chantier de culture et de construction sur lequel c’ est notre propre personnalité qui est en cause parce qu’elle doit se remanier, se refaçonner, se repolariser, se ré-énergétiser, enfin se retrouver. Chacun y travaille sur soi-même ainsi que pour autrui. C’est le grand test de la capacité de valorisation et revalorisation de chacun. Si l’on y met tout son coeur et sa dignité, on ne peut que retrouver des effets directs et des fruits immédiats merveilleux. En privé, naturellement, chacun continue avec sa propre religion ou croyance, ou ses cultes préférés, mais comme il s’agit de solidarité et de mutualité effective, personne n’a le droit de chercher à s’imposer ou à faire ouvre de conversion ou conquête. Le plus grand bien de la Grande Fraternité – Coopérative – Communauté c’est qu’elle doit constituer une protection mutuelle contre les dégâts du mode de vie civilisée qui est si dénaturalisant et destructeur et de la santé et du bonheur humain.
Quand une âme blessée par les duretés de la vie touche ma porte, je ne lui demande même pas son nom. Sa détresse constitue sa carte d’ identité de même que son passeport. A quoi bon demander à ceux qui souffrent s’ils ont droit à la vie ou à quelque chose d’autre ? La souffrance n’est-elle pas déjà le résultat du désarroi et de causes qui sont par elles-mêmes cruelles, décevantes et anéantissantes ?
Un petit oiseau à l’aile blessée est venu ce matin se réfugier sur le bord de ma fenêtre. J’avais une très grande douleur morale, mais je l’ai de suite oubliée pour porter secours à cet ami souffrant. Sa douleur est physique, certes, mais qui sait si lui aussi n’a pas une douleur morale à son compte, tout comme moi ? Moi aussi j’ai l’âme et le coeur blessés par les incompréhensions et les ignominies de ceux qui provoquent ma souffrance morale et spirituelle. Ce gentil petit oiseau va être mon copain pour un moment, et je sais qu’un jour, quand il sera remis de ses maux, il s’en ira au loin, m’abandonnera, sans même me connaître vraiment. Il y a tant de lois dans la nature que l’homme ne parvient pas à connaître ni même à en soupçonner l’existence.
Tant que tu me regarderas avec ton coeur, tu ne cesseras de me voir, et tu me retrouveras toujours. Pour ne pas me perdre de vue ne laisse jamais les encens, les fumées et les miroitements de ceux qui se mettent entre ton coeur, ta personnalité, ton âme et Moi
Tu crois être libre et grand et fort et assez guidé. Si tu l’es, tant mieux pour toi, Oh ma belle âme. Mais moi je te dis que tu ne l’es pas, et si je souffre tant, c’est parce que je ne serai pas toujours auprès de toi, volage voyageuse que tu es devenue - pour t’aider, t’élever, te secourir et enfin te faire voir les splendeurs éternelles de la Vérité que tu renies en t’éloignant d’ Elle et de Moi.
Grande douleur, merci. Malgré tout, rien n’est perdu dans la vie. On rentre dans le grand courant, à mesure que l’on se purifie, tout en s’élevant. C’est un sacrifice, si l’on veut, que l’on épuise aussi. Car tout dans la vie doit se résoudre, se refondre et se synthétiser.
Dans ma grande solitude je regarde vers les montagnes et j’invoque les vents pour leur dire ce que je dis aussi aux rayons du soleil et aux astres qui clignent dans l’immensité infinie, pour faire mes veux les plus profonds de mon être afin qu’ ils soient portés jusqu’à mes chers êtres qui m’ oublient.
On dit que les passions aveuglent. On n’en dira jamais assez pour refaire toute la vérité à cet égard. Les passions empoisonnent les âmes, saignent à vie les bons coeurs, et représentent des malédictions vivantes.
Voir un être qui nous est cher sombrer dans l’infamie et se laisser entraîner sans volonté de récupération, c’est un spectacle infini de déchirement interne. C’est pire que la mort, car au moins de celle-ci on ne peut pas dire de mal, puisqu’elle est inéluctable et indispensable.
On ne voit les réalités de la vie qu’à travers le miroir qui nous flatte et reflète.
A mes deux âmes perdues : vous voilà dans les foules, perdues comme deux grains de sable sur l’immense plage que fréquentent les épaves de la vie. Près de moi vous êtes pourtant deux astres rutilants, même des soleils admirés et choyés de par le monde des sages. Que faites-vous de vous-mêmes, mes chères âmes perdues au loin?
SI NO ERES SINCERO, PIERDES TU TIEMPO Y TU DINERO, ASI QUE ES MEJOR QUE TE RETIRES.
On ne peut pas rendre parfait ce qui est abominable, pas plus qu’on ne saurait ni sublimer, ni justifier ou oublier les monstruosités de l’Inquisition et des Croisades ou les ignominies subies par les Cathares, les Protestants et les autochtones des colonies. Uniquement un renouvellement total parvient à détruire le mal qui a été fait et à restituer la Vérité dans ses justes proportions. Mais il ne sera jamais possible de métamorphoser l’odieux et l’ignominie en Vérité Divine tout simplement à l’aide de dogmes et de doctrines. Il n’y a pas de vraie amélioration non plus sans transformation intégrale sous l’influx du Verbe Spirituel, le seul qui puisse réellement spiritualiser ce qui ne l’est pas.
La plupart des gens ne sont que l’ombre de ce qu’ils devraient être, le grossier croquis de l’humanité vraie du futur, encore assez lointain. Non, il ne faut pas se sacrifier pour de pareils gens, mais simplement leur rendre leur dû. Il faut être pleinement soi-même , servir, aimer, honorer, mais pas se sacrifier. A quoi bon, si les gens n’aiment pas faire l’effort indispensable pour mériter ce qu’ils désirent le plus?
Quand des personnes racontent des insanités passées il y a des années, ou insinuent des bêtises inimaginables, c’est qu’elles en sont capables et en sont rassasiées, ou alors c’est ce qu’elles voulaient et sont déçues de ne pas l’avoir trouvé. Le propre des mythomanes c’est d’inventer des histoires qui révèlent leur nature intime. Les psychanalystes en savent quelque chose.
Je dis à chacun: regarde-toi dans le miroir de mes pensées, et si tu t’y retrouves, tant mieux, car c’est que j’ai dit juste. Tu m’en voudras naturellement, mais j’ai la défense de proclamer que ce n’est pas de toi dont je parle puisqu’il y a tant de malheureux et de dévoyés qui déambulent stupidement dans ce monde immonde.
C’est dans la tragédie et au milieu des pires amertumes de la vie que l’on apprend à mieux connaître ceux qui sont les vrais amis. Les faux s’absentent et fuyant, les tièdes disparaissent ou s’excusent beaucoup, mais les vrais, eux, sont là toujours pour vous réconforter et vous assister. Il y a des chaleurs de coeur qu’on ne peut nier, des flammes de l’esprit qui sont immanquables parce qu’ indestructibles.