bodha cisne3 

Université Mondiale de

                    Synthèse Scientifique Spirituelle

Section Éducative :
ALLIANCE UNIVERSELLE
Centre de Conscience Spirituelle
École de haute sagesse (BODHA)

 

La Havane, le 7 novembre, 1950

 

Mes Chers Disciples,

Une petite causerie cœur à cœur devient souvent indispensable pour les âmes qui ont des intérêts communs et surtout quand les expériences de la vie les confrontent avec de dures réalités. 

Le disciple sincère cherche incessamment à resserrer et affermir les liens qui l’unissent aux Vérités Éternelles et le Maître est pour lui, un point de repère, un exemple vivant et même la résonance qui identifie les âmes entre elles, et celles-ci avec les Principes de la Vie et les puissances ultérieures, soient-elles Universelles ou Éternelles.  De là, l’importance des bonnes relations entre Disciples et Maîtres.  Néanmoins, la conception de ce qu’est le Maître exige d’être éclairée constamment, car on perd trop souvent ou trop facilement de vue la véritable nature de ce qu’est le Maître.  Le plus convenable serait assurément de se baser sur des Principes concrets, des propositions vivantes, et des réalisations dynamiques.  Seules, des certitudes ainsi fondées peuvent nous assurer une claire conception et une profonde sensation à l’égard des Vérités que l’on recherche.  Mais il faut avant tout cultiver en soi ces Vérités si on veut bien les comprendre.  On ne peut pas vibrer en harmonie avec les forces qui ne sont pas intimement rattachées à notre conscience.  Donc, plus on a conscience d’une Vérité, plus on s’identifie à elle.  Plus on approfondit les aspects intimes de la réalité, plus on est possédé des Principes vitaux qui la provoquent, définissent et perpétuent.

Le Maître doit donc être non seulement une Vérité vivante, mais aussi un véhicule de forces, car ce n’est qu’ainsi qu’Il sera une expression de Principes déterminés.  Les Disciples, à leur tour, augmenteront en capacités et en puissance de Vérité Spirituelle uniquement selon leurs efforts et conquêtes dans le domaine de leur propre conscience.

Il s’agit par conséquent, plutôt, surtout de réalisation de conscience et ceci est aussi vrai pour les Disciples que pour les Maîtres.

Les Disciples aussi bien que les Maîtres ont leur propre sphère d’action en conscience, mais du point de vue spirituel, la conscience du Maître dépasse toutes les limitations, et toutes les bornes, tandis que chez le Disciple ou Initiant, la conscience est encore faible et incomplète dans ses états, et elle ne peut se projeter ou rayonner dans les plans supérieurs de la vie qu’en passant par la Conscience Spirituelle (BODHA) du Maître.

Le Maître est donc pour ainsi dire l’horizon, le véhicule et la dynamique qui permettent à l’Initiant de se surmonter lui-même et de transposer les divers plans de la vie dans l’Univers jusqu’à atteindre les formes les plus subtiles et les conditions les plus transcendantales du Verbe Spirituel, Disons-le tout de suite, le Verbe Spirituel est Universel et Éternel, parce qu’IL est pur Principe et Essence vitale.

La sincérité exigée du Disciple permet de cultiver les conditions indispensables et les forces de la vie, non seulement dans l’individu, mais aussi dans son ambiance.

La conception du Maître de Sagesse ou Instructeur Spirituel dépend donc beaucoup de la capacité de chacun, mais il serait complètement erroné de limiter cette conception aux formes purement personnelles de l’âme humaine ou à des conditions individuelles déterminées.  Le Maître, ce n’est pas l’homme, mais les certitudes qu’IL incarne, qu’IL vivifie et qu’IL glorifie !  Le Disciple doit rechercher ces certitudes dans l’Essence de la vie et non dans les formes occasionnelles ou temporelles.  En fait, on ne peut vivre que ce que l’on comprend ou, en d’autres termes, on ne peut réaliser que ce qui est intimement identifié, actualisé et projeté dans notre propre conscience.  Voilà pourquoi, en résumé, il est absolument nécessaire de cultiver en soi les conditions inspirées par le Maître.

Le Maître ne se pose pas en exemple, mais IL est le Guide, l’Instructeur, l’Éveilleur de la Conscience du Disciple.  Le Maître connaît son Disciple, mais le Disciple comprend rarement le Maître.  Le Maître s’incarne dans le Disciple pour faciliter son évolution, mais le Disciple ne parvient à bénéficier des puissances vitales du Maître que dans la proportion de ses sincères attaches avec les Forces et les Principes qu’incarne le Maître.

Le Maître oriente, assiste, protège; mais le Disciple ne peut bénéficier de tels bienfaits que dans la mesure de sa propre sincérité et de son désir inlassable ou de ses attitudes intimes en matière d’Idéal ou de projections spirituelles.

Une des formes les plus grotesques s’offrant à notre considération là, c’est le désir de “pouvoirs” ou de “gagner le ciel”.  Trop souvent, on se laisse charmer par la vantardise des charlatans et on croit facilement à la conquête du ciel ou à la possession de “pouvoirs mystérieux”.  On croit enfin qu’une amulette suffit pour nous assurer de bonnes relations avec les mondes invisibles ; qu’un breuvage quelconque servira d’élixir de longue vie ou qu’une formule kabbalistique assurera la bonne chance.  L’ingénuité est en réalité la mère de tous les miracles et il n’y aurait pas de magie s’il n’existait pas dans certaines âmes, une ignorance abrutissante au suprême degré.  En réalité, les “miracles” ne sont que des projections de forces inconnues et les merveilles de la Yoga, de l’occultisme et des “sciences sacrées” ne sont que des reflets des pouvoirs de la conscience.

Il est oiseux de croire que l’âme doit être nécessairement l’objet d’une dictature quelconque soit politique, soit théologique, soit mystique, soit uniquement matérielle.  Bien au contraire, l’âme ne vit qu’à la chaleur de la liberté et elle ne se développe que dans les clartés intimes, spontanées et intégrales de la conscience.

Un autre problème de grande signification, c’est celui de l’importance des Écritures dites “saintes”.  Les Traditions se cultivent dans ces floraisons doctrinales et les Orthodoxies se justifient aisément au moyen de l’interprétation des formules métaphysiques qui en découlent.  Cependant, aucune certitude appréciable ne saurait être cultivée de cette manière, car aucune interprétation ne saurait être définitive, n’étant pas basée sur des Principes ou des conceptions essentielles.  On jongle avec les mots, on joue avec les doctrines;  mais les Principes restent ignorés.  Pourtant, tandis que toutes les formes d’interprétation sont temporelles, passagères, les Principes restent, car ils sont Éternels.  Ne vaudrait-il pas mieux en fin de compte, avant de conclure au moyen d’interprétations, se convaincre de la vraie source des formules en cause ?

D’autre part, il est dit que les Écritures restent.  Pourtant celles-ci n’ont de valeur que selon l’autorité qui leur est accordée.  Si on comprenait la vraie source de ces Écritures, on s’apercevrait bien vite que leur importance ne dépasse pas celle d’une prestigieuse encyclopédie.  Nous savons certes, qu’une encyclopédie, même issue de la meilleure des Académies, n’a qu’une valeur relative et seulement pour une époque déterminée.  Par exemple, le Dictionnaire Philosophique de Voltaire n’a eu une importance semi Divine que lors de la Révolution Française.  “La Descente aux Enfers” du Dante, “Le Purgatoire” de Milton, le “Novum Organum” de Bacon ne furent vraiment glorieux que pour l’époque de la Renaissance Italienne. D’autre part, les “merveilleuses” théories de Leibnitz, Descartes, Kant, Laplace et même de Marconi, Einstein et Steinmetz de nos jours, n’ont eu qu’une valeur purement circonstancielle, à leur époque, malgré leurs merveilleuses réalisations et ceci parce qu’elles furent dépassées par la pratique.  Il serait donc grotesque de prétendre attribuer une Valeur Éternelle à des connaissances, à des théories ou á des dogmes, même aux plus éblouissants et aux plus cosmologiques.

La vie ne se guide pas par des dogmes ou par des formules orthodoxes.  Vivre, c’est s’épanouir, se dynamiser et rayonner en conscience.  La lettre qui enchaîne, le dogme qui hypnotise, la théorie qui rend esclave, ou l’idée qui s’oppose au progrès, sont des moyens ignobles parce qu’ils avilissent l’âme, durcissent le cœur et limitent la personnalité et qu’ainsi ils s’opposent à l’évolution de la vie et aux rythmes transcendantaux des Harmonies Universelles.

Un autre exemple notable des formes de littérature et de légende qui crucifient l’âme, c’est ce genre de “canons” mystagogues qui fixent les limites de la vie, donnant aux énergies vitales de l’Univers, des expressions limitées et soumises à des Lois absolues.  Or, il n’y a pas de Loi absolue au sein de la Nature Universelle.  Les Lois naturelles ne sont valables que dans leur propre sphère d’action et elles s’harmonisent et se complètent entre elles.  De là, qu’il ne saurait exister d’”absolu” nulle part, sauf en dehors de l’action de ces mêmes lois.  Un exemple typique du fanatisme sectaire et abrutissant des orthodoxies se trouve dans certaines interprétations concernant l’Auguste Présence Maitreya.  Certaines Écritures prétendent que deux cent millions d’années humaines doivent séparer l’apparition de chaque Bouddha et selon ce calcul, le Seigneur Maitreya ne devrait apparaître que dans 119.000.000 années.  Nous voilà bien illustrés et nous sommes très avancés de savoir cela; surtout quand on sait parfaitement au moyen des recherches scientifiques que l’espèce humaine elle-même n’a pu exister au-delà de quelques millions d’années, pas plus que notre planète elle-même.  Ce qui est plus inquiétant dans tout cela, c’est que selon les logomachies de ces fanatiques sectaires, embourbés dans leurs suffisances doctrinales, les Bouddhas, les Sauveurs, les Avatars ne s’inquiètent nullement des malheurs grandissants du monde et préfèrent rester des millions et des millions d’années béatement figés dans leurs indolentes extravagances célestes.  Il en est de même pour les entités mystiques, amplement vénérées dans certaines Églises, qui sont sensées incarner l’Amour Divin et la Charité et même gouverner les mondes sans toutefois penser à venir mettre un peu d’ordre dans tout ce qui est fait en leur nom.  Nous préférons croire plutôt que les Forces de la Nature et les entités spirituelles les plus transcendantales agissent selon leurs besoins ainsi que selon les impératifs dont ils s’inspirent.

C’est un autre point de vue combien plus raisonnable et plus honnête surtout, de croire que chacun se forge sa propre destinée et formule son évolution, selon son choix d’inspiration personnelle.

Les caractéristiques fondamentales de la Sagesse sont la Dignité, le Service et la Compassion.  Les Chevaliers de l’Esprit et les Seigneurs imbus de Sagesse doivent donc savoir-faire état des qualités distinctives incontestables, en devenant de vrais représentants de Dignité, de Service et de Compassion.  Ceci définit dans toute son étendue la vraie Spiritualité.

L’Initiation authentique recherche par-dessus tout la Sagesse parce qu’elle est la source des meilleures expressions de la Conscience.  Les Disciples doivent donc cultiver la sincérité et poursuivre la Sagesse et ceci cultivant en soi les meilleures qualités et en mettant en vigueur les Forces morales les plus appréciables.

Il n’y a pas d’autre Initiation vraie et tout le savoir de l’homme doit se concentrer en cette formule.

Ce qui nous intéresse tout particulièrement ici, c’est le perfectionnement total et la libération finale de l’âme, c’est-à-dire l’éveil et l’émancipation ultime de la conscience.  Le Maître ou Initié a atteint, à un certain degré, cette réalisation et le Disciple ou Initiant est en train de l’atteindre.

Inutile de nous attarder ici sur des considérations sans importance ou non essentielles, car pour nous, le vital réside dans les besoins de l’individu au sens évolutif et spirituel.

L’Initiant doit donc suivre de près le Maître ou Initié, quand Il situe les problèmes de la vie sur leurs véritables bases et proportions.  Il ne s’agit pas là de dogmatiser, c’est-à-dire d’exercer une dictature mystique sur les âmes faibles et bornées, mais plutôt de chercher les véritables potentialités de celles-ci, de subvenir à leurs besoins, de répondre à leurs inquiétudes, de faciliter les résonances intimes de l’être dans un sens idéal et de certitudes lumineuses et, enfin, de donner cours librement aux forces vitales, au potentiel spirituel dans un sens de valeur universelle et éternelle.  Voilà toute notre tâche et notre unique propos, source impondérable de possibilités morales, d’amplification philosophique au vrai sens du mot, et de puissance spirituelle ou Divine.

Il n’y a donc pas “d’interprétations” à rechercher pour nous, et si vous saisissez ces Enseignements, vous apercevrez qu’ils sont clairs, vibrants et inaltérables.

Les Initiant doivent donc avoir confiance en leurs propres certitudes et en leurs propres aspirations.  Ce n’est qu’ainsi, du reste, que l’on parvient à mieux comprendre le Maître de Sagesse, car celui-ci est un Professeur de vitalité, un Guide d’inspiration et un Gardien du Feu Sacré au sein des âmes.  Nous avons déjà vu que le Maître incarne le potentiel vital qui se meut au tréfonds de la conscience, enfin la représentation des Principes vitaux Universels.

Plus on considèrera ces postulats, mieux on comprendra les modalités de la vraie Initiation et de la vraie Fraternité car on apprendra surtout à vivre en harmonie avec la Vérité Universelle qui est le corps de l’Esprit Éternel et de ce que certaines Églises appellent le Saint Esprit ou Dieu.

L’Initiation et la Fraternité sont deux conditions qui se complètent entre elles.  Fraternité implique Service et pour servir vraiment, il faut vivre en toute sincérité et rayonner en conscience libre.  Le Service est l’élan et le don spontané de soi, qui fait fleurir l’âme avec de généreuses conclusions, des gestes nobles et des efforts impersonnels ou non égoïstes.

La Fraternité est donc une condition fondamentale pour l’Initiation, de même que cette dernière, est l’Essence même de la première.

Entendons bien par Fraternité, la compénétration des âmes et l’harmonisation des cœurs poursuivant des buts identiques.  Vivre en Fraternité, c’est vivre en harmonie profonde et dans la communion des forces intimes, c’est-à-dire du potentiel vital de chacun.  Quand on parle de Service, de généreux élan ou d’aspiration idéale, on entend, avant tout, la projection du potentiel vital, l’Essence qui est en nous.

La Fraternité consiste donc à savoir mettre en valeur ce que nous sommes intimement.  La Sagesse réside dans la meilleure expression ou le rayonnement de nos valeurs spirituelles.

Vous devez vous être aperçus déjà que ces précisions philosophiques sont fondées sur des réalisations spirituelles et soutenues par une capacité morale certaine, et aussi que cette Initiation est fondamentaliste ou Ésotérique du fait qu’elle implique l’ éveil, le développement et l’expression des meilleures possibilités individuelles.  Nous ne recommandons aucune doctrine; nous n’imposons aucun dogme;  nous ne glorifions aucune forme de dictature, car nous recherchons surtout l’ épanouissement des qualités vitales de chacun par-delà toutes bornes ou limitations et malgré toutes les formes qui pourraient porter atteinte à la liberté d’autrui.

La sincérité dans la pensée, dans les sentiments et dans l’action est pour nous la condition basique de l’évolution au sens spirituel.  Chacun est donc parmi nous, son propre juge et son propre témoin, mais chacun doit apprendre à devenir responsable de sa vie ainsi que de ses idéaux et de ses propres certitudes.  Par cette forme de réalisation intime et de conscience spirituelle progressive, chacun arrive à s’identifier avec les forces supérieures de la vie et à communier avec les Principes Universels.

Recevez mes meilleures pensées et ma Bénédiction Protectrice.

                Maha Chohan

                                 KUT HUMI LAL SINGH